A l’occasion du centenaire des 24 heures du Mans, le jeune sculpteur Antoine Dufilho exposera deux œuvres monumentales. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les amateurs de sports mécaniques.
Pour Antoine Dufilho, l’impression de mouvement et de vitesse sont indissociables de son travail de création. Aux 24 heures du Mans, il proposera de redécouvrir sous un prisme artistique, deux voitures qui ont marqué l’histoire de cette course.
Avec la Porsche 910, l’artiste joue à la fois sur le mouvement et sur l’illusion. Cette sculpture, composée de lamelles d’aluminium, change de couleur lorsque l’on circule autour d’elle et en fonction de l'angle choisi. Surnommée « Caméléon », elle passe du jaune au bleu, une troisième couleur apparait grâce à la réflexion du jaune dans le bleu créant une illusion d'optique spectaculaire. Les formes s’animent, les transparences créent le mouvement par un habile jeu de plein et de vide. La transformation est étonnante !
L'œuvre inspirée de la Ferrari 330 P4 de 1967 exprime la puissance et la légèreté. Elle est composée d’une centaine de plaques d’aluminium de 3 mm qui suivent les courbes de la carrosserie. Chacune possède un angle différent, offrant une transparence à 360°. Les vides entre les plaques augmentent et diminuent progressivement afin de procurer un effet d'accélération, la sculpture est comme propulsée par ses roues, avec les plaques qui se déploient comme des ailes autour d’elles. L’objet statique s’anime en raison de la vision cinétique du spectateur qui peut déambuler autour de l’œuvre. Il obtient ainsi une interprétation différente en fonction de son point d’observation. Un exemplaire de cette œuvre est installé de manière pérenne devant l’hôtel Westminster au Touquet. D'autres sculptures monumentales seront exposées cet été à Knokke-le-Zoute (Belgique) et à Nice.
Dans la Galerie des artistes du Salon Rétromobile, les œuvres d’Antoine Dufilho ont suscité l’intérêt et l’admiration des visiteurs.
« Les voitures font partie de l’univers de mon enfance. Mon grand-oncle, le comédien Jacques Dufilho, était un grand collectionneur de Bugatti. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il était aussi peintre et sculpteur. Il m’a initié aux arts plastiques. Aujourd’hui, l’automobile, dont j’apprécie les lignes et les formes, est l’une de mes sources d’inspiration. » explique l'artiste.
Le parcours d'Antoine est jalonné d’expériences qui lui ont permis d’imprimer son style. Pendant ses études de médecine lui sont enseignés le squelette et la biomécanique humaine. Il poursuit par des études d’architecture, se forme au travail de la structure qui sera un élément constitutif de son art lorsqu'il choisira de s'orienter vers la sculpture. Il la révèle (alors qu'elle est souvent cachée) dans ses œuvres. Le mouvement et les formes auxquels il apporte une vision cinétique font également partie de sa démarche artistique. Enthousiaste, il explore, expérimente, fait évoluer ses créations.