Rencontre avec Kate Sénéchal et Marie-Pierre Delebecq, fortement impliquées dans Enfance et Vie. Mamans d’accueil et responsables des hospitalisations cardiaques, elles nous confient leurs expériences et les défis de cette belle association. Interview à cœurs ouverts. Par Agathe Gadenne
Kate, comment votre aventure a-t-elle commencé ?
Kate : J’ai découvert Enfance et Vie en lisant « La petite fille à la balançoire » de Frédérique Bedos, Marraine de l’association. Cette ONG offre un secours d'urgence à des enfants du monde entier venant en France pour se faire opérer.
Comment avez-vous vécu ces expériences ?
Kate : Nous avons eu la chance merveilleuse d’accueillir et d’accompagner Balla, 5 ans, arrivé du Mali et Reine, 6 ans, venue du Togo. C’est une expérience humaine formidable et un projet de famille magnifique, surtout quand on a déjà trois enfants à la maison !
Quelles sont les actions d’Enfance et Vie ?
Marie-Pierre : En plus des opérations cardiaques, l’association vient en aide aux écoles, orphelinats, pouponnières et centres de soins. Nous les aidons grâce aux parrainages collectifs, individuels (en Haïti, à Madagascar, en Éthiopie et en RDC) et aux dons. Nous sommes une association d’utilité publique habilitée à recevoir des legs.
Quels sont les partenaires de l’association ?
Marie-Pierre : L’équipe pédiatrique de l’Institut Cœur Poumons du CHRU de Lille, Aviation Sans Frontières (qui achemine les enfants jusqu’à Lille grâce à des convoyeurs bénévoles), ainsi que des familles d’accueil de la métropole lilloise.
Quelles sont les conditions pour être famille d’accueil ?
Kate : Être très disponible et habiter à proximité du CHRU, car les rendez-vous médicaux sont nombreux. Prendre soin des enfants et les rassurer pour les amener au mieux vers la guérison, afin qu’ils puissent retrouver, le plus sereinement possible, leurs familles.
Quelles difficultés rencontrez-vous ?
Marie-Pierre : Financières et humaines… Jusqu’en 2020, nous avions un partenariat avec Terre des Hommes Lausanne. Désormais, c’est à nous de trouver les correspondants. De plus, notre contrat avec le CHRU a nettement été revu à la hausse. Les billets d’avion sont désormais à notre charge...
Comment pouvons-nous aider ?
Kate : Interprètes, parrains, sponsors, familles d’accueil, bénévoles, médecins, spécialistes… Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés. Nous devons repenser notre site Internet, gérer la partie administrative, souvent très lourde. Si plus de 200 enfants ont été accueillis, opérés et sauvés depuis 1986, d’autres attendent... Ensemble, nous pouvons les sauver.